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LES CORRIGES DU BAC DE FRANCAIS
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lundi 8 novembre 2010

LES TRAGIQUES, vers 97 à 131, livre I, Agrippa d'Aubigné, séquence poésie

LES TRAGIQUES, vers 97 à 131, livre I


Agrippa d’Aubigné

1552 - 1630

Le corrigé fait trois pages word, police 14, il comprend la lecture du texte, une introduction, un développement en plusieurs paragraphes avec des transitions, une conclusion

Lecture du texte :

Je veux peindre la France une mère affligée,

Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée.

Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts

Des tétins nourriciers; puis, à force de coups

D’ongles, de poings, de pieds, il brise le partage

Dont nature donnait à son besson l’usage;

Ce voleur acharné, cet Esau malheureux

Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,

Si que, pour arracher à son frère la vie,

Il méprise la sienne et n’en a plus d’envie;

Mais son Jacob, pressé d’avoir jeûné meshui,

Ayant dompté longtemps en son coeur son ennui,

A la fin se défend, et sa juste colère

Rend à l’autre un combat dont le champ est la mère

Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,

Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits;

mais leur rage les guide et leur poison les trouble,

Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble.

Leur conflit se rallume et fait si furieux

Que d’un gauche malheur ils se crèvent les yeux,

Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte,

Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte;

Elle voit les mutins, tout déchirés, sanglants,

Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont cherchant;

Quand, pressant à son sein d’une amour maternelle

Celui qui a le droit et la juste querelle

Elle veut le sauver,l’autre qui ‘n est pas las

Viole, en poursuivant , l’asile de ses bras.

Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine;

Puis, aux derniers abois de sa proche ruine,

Elle dit: « vous avez, félons, ensanglanté

Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté;

Or vivez de venin, sanglante géniture,

Je n’ai plus que du sang pour votre nourriture. »


La violence allégorique

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